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Coco

musique

Recueil à feuilleter

                  

Chez Brenez, c’est une obsession, une idée fixe qui revient constamment au hasard des rencontres. Quel que soient les époques, les modèles, tous aussi jolis les unes que les autres…qu’elles soient grandes, petites, brunes ou blondes comme Corine, elles ont toutes ce point commun : s’être frottée à ce fil rouge inventé par le peintre où la frénésie du lien ombilical revient au fil des tableaux de vie qu’il aime mettre en scène comme pour retrouver l’espace d’un instant le cordon magique qui le relie à ses fantasmes.

 

Un fil rouge qui relie l’état corporel à l’état d’âme, qui symbolise aussi bien les jeux amoureux et érotiques au cordon maternel qui lui donna la vie, comme le prolongement obligatoire de la naissance à la mort. Un fil rouge qui, même discret, n’en est pas moins le sujet principal, comme cet aigle prêt à fondre sur sa proie par lequel il s’identifie au gré des toiles et de ses pensées.

Un fil rouge, symbole de l’amour qu’il porte aux femmes, à toutes les femmes, car Angelo aime les femmes ! Comment pourrait-il en être autrement d’ailleurs, il les dessine, les peints, les rêves, leur adresse sa flamme, les contemple pour mieux les détaillés dans ces mots puisés au fin fond de ses songes, de ses envies et de ses désirs frustrés.

Mais Brenez n’en reste pas moins un peintre, bien qu’il se dise homme, et bien mal inspirée celle qui ne l’a pas compris et se laisse aller à quelques vœux quitte à penser qu’elle puisse offrir son corps à ces mains d’or qui l’ont façonné l’espace d’une pause.

Dans ce recueil de dessins, de peintures, de textes et de photographies, dédié à Corinne Sciré, Brenez avoue qu’après avoir tenté de tourner la page, celle du dessin, de la peinture, pensant qu’il pourrait vivre une seconde vie, loin de ses dessins et des toiles et de ses merveilleux modèles, il devait accepter de se rendre à l’évidence et comprendre que le pinceau, le crayon était le prolongement naturel de son bras.

Il aura mis plus d’une année à reprendre le chemin de la création et ce sont les mots et la poésie qui devaient lui montrer le chemin.

Un chemin où tous deux faillirent se perdre dans un dédale de voies dont l’issue était parfois l’amour, quelquefois la douleur, mais toujours imagées par des rêves dans lesquels tous deux s’étaient promis de jouer un jeu de rôle, où l’une devait prendre des poses et où l’artiste s’imaginerait, très platoniquement, lui déclarer sa flamme. Une flamme qui ne pouvait avoir qu’une issue, celle de la fuite, en attendant de rêver à une autre égérie qui s’approprierait, elle aussi, un fil rouge éternel.

 

Michel Benoit

Ecrivain

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